La nécessité du discours stratégique
N. Lygeros
Il ne suffit pas de défendre une cause juste pour être juste. Il ne suffit pas de construire un monument pour être un architecte. La lutte pour la reconnaissance du génocide des Arméniens le prouve. Et la création du Mémorial Lyonnais montre ce qu’il est possible de faire dans un endroit stratégique. Cette configuration cependant implique une continuation. Le choix du site, la réalisation, l’esthétique et l’impact doivent former un tout cohérent. Dans le cadre du Mémorial Lyonnais pour le génocide des Arméniens, cette cohérence a été obtenue. Seulement cette cohérence doit être soutenue par un discours stratégique.
Nous parlons certes des évènements de 1915, en englobant l’ensemble des crimes commis entre 1896 et 1923. Mais le régime turc actuel continue de bafouer les droits du peuple arménien. Il ne reconnaît toujours pas le génocide mais nous ne transformons pas cette reconnaissance en une condition sine qua non. Il intervient dans la politique française pour promouvoir sa propagande alors que nous n’avons toujours pas voté la loi pour la pénalisation en raison du report de séance. Les extrémistes assassinent un catholique mais l’église ne fait que s’offusquer. Ils assassinent un journaliste d’origine arménienne mais nous ne réagissons qu’en prononçant des discours consensuels. Ils torturent et égorgent trois protestants mais nous nous contentons de crier haut et fort que c’est inadmissible sans rien faire de plus. Ces hommes ont été lacérés de dizaines de coups de couteaux. Ils ont eu leurs doigts coupés jusqu’à l’os. Ils ont subi les pires sévices sur leurs parties génitales et leur anus alors qu’ils étaient simplement protestants. Que faut-il attendre de plus de la part du régime turc et des extrémistes soutenus par sa propagande pour se révolter ? Nous avons des faits terribles et horribles de nos jours sous un régime qui se prétend démocratique et laïc, et nous en sommes encore à nous demander si la pénalisation de la non reconnaissance du génocide des Arméniens doit être effectuée. Nous nous interrogeons sur le rôle du politique dans l’histoire. Nous examinons des problèmes de conscience alors que la barbarie est à nos portes et demande à rentrer.
Chypre qui est un membre de plein droit de l’Union Européenne n’est toujours pas reconnu en tant qu’Etat par la Turquie, et nous entendons encore certains parmi nous, comme les collaborateurs d’un autre régime à une autre époque, nous dire que nous devons être patients, que la Turquie ne cesse de changer, qu’elle minimise l’utilisation de la torture, etc. Nous devons prendre conscience que ce n’est plus une question de conscience que de lutter contre un régime autoritaire de propagande, c’est une question de devoir de mémoire et de dignité humaine. Les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Chypriotes et les Grecs ont encore des mémoires torturées. Devons-nous attendre qu’elles disparaissent elles aussi pour agir ? Devons-nous attendre la fin du génocide de la mémoire pour réagir ? Rien n’a changé, rien ne changera, à moins que notre lâcheté se transforme en courage et notre inertie en changement dynamique. Tel est l’objectif.
Nous parlons certes des évènements de 1915, en englobant l’ensemble des crimes commis entre 1896 et 1923. Mais le régime turc actuel continue de bafouer les droits du peuple arménien. Il ne reconnaît toujours pas le génocide mais nous ne transformons pas cette reconnaissance en une condition sine qua non. Il intervient dans la politique française pour promouvoir sa propagande alors que nous n’avons toujours pas voté la loi pour la pénalisation en raison du report de séance. Les extrémistes assassinent un catholique mais l’église ne fait que s’offusquer. Ils assassinent un journaliste d’origine arménienne mais nous ne réagissons qu’en prononçant des discours consensuels. Ils torturent et égorgent trois protestants mais nous nous contentons de crier haut et fort que c’est inadmissible sans rien faire de plus. Ces hommes ont été lacérés de dizaines de coups de couteaux. Ils ont eu leurs doigts coupés jusqu’à l’os. Ils ont subi les pires sévices sur leurs parties génitales et leur anus alors qu’ils étaient simplement protestants. Que faut-il attendre de plus de la part du régime turc et des extrémistes soutenus par sa propagande pour se révolter ? Nous avons des faits terribles et horribles de nos jours sous un régime qui se prétend démocratique et laïc, et nous en sommes encore à nous demander si la pénalisation de la non reconnaissance du génocide des Arméniens doit être effectuée. Nous nous interrogeons sur le rôle du politique dans l’histoire. Nous examinons des problèmes de conscience alors que la barbarie est à nos portes et demande à rentrer.
Chypre qui est un membre de plein droit de l’Union Européenne n’est toujours pas reconnu en tant qu’Etat par la Turquie, et nous entendons encore certains parmi nous, comme les collaborateurs d’un autre régime à une autre époque, nous dire que nous devons être patients, que la Turquie ne cesse de changer, qu’elle minimise l’utilisation de la torture, etc. Nous devons prendre conscience que ce n’est plus une question de conscience que de lutter contre un régime autoritaire de propagande, c’est une question de devoir de mémoire et de dignité humaine. Les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Chypriotes et les Grecs ont encore des mémoires torturées. Devons-nous attendre qu’elles disparaissent elles aussi pour agir ? Devons-nous attendre la fin du génocide de la mémoire pour réagir ? Rien n’a changé, rien ne changera, à moins que notre lâcheté se transforme en courage et notre inertie en changement dynamique. Tel est l’objectif.