Monday, July 23, 2012

    Strategic analysis of genocides


    Analyse stratégique des génocides
    N. Lygeros
    Les victimes d’un génocide ont tendance à le considérer comme unique. Il faut dire que la douleur et l’horreur sont telles qu’elles ne permettent pas une analyse stratégique des mécanismes mis en place pour achever l’extermination d’un peuple. Pourtant même si nous pensons que les génocides se suivent et ne se ressemblent pas, il existe des points communs. Et ce sont d’ailleurs ces points communs qui obéissent aux critères des Nations Unies qui nous permettent de qualifier ces crimes contre l’humanité, de génocides. En allant encore plus loin dans ce sens, nous pouvons mettre en exergue des schémas mentaux plus profonds. En effet, malgré notre connaissance en critère de la systématisation, nous n’analysons pas celui de l’efficacité de celle-ci. Or c’est sans doute le point le plus important de la part du génocideur. Et c’est aussi ce point qui le lie à l’histoire car il est relié à la notion d’expérience. Les peuples génocidés enclavés dans leur souffrance, éprouvent de grandes difficultés à décontextualiser leur génocide afin d’observer et étudier les lignes directrices du comportement barbare des génocideurs. Car même dans la barbarie, il y a de la méthode. C’est entre autres, une des caractéristiques de la notion de génocide. Or c’est l’efficacité qui est le noyau de cette méthode. L’examen minutieux des génocides des Arméniens, des Assyro-chaldéens, des Pontiques, des Ukrainiens et des Juifs, montre que leur caractère systématique est de plus en plus efficace. Le génocide des Arméniens est lui-même décomposable en plusieurs phases – hamidienne, néoturque et kémaliste – qui sont chacune plus efficace que la précédente. En s’appuyant toujours sur le risque d’une révolte capable de remettre en cause les structures étatiques, les génocideurs s’efforcent, selon eux, de lutter contre le mal à la racine. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’éliminer mais véritablement d’éradiquer. À ce niveau là, comment ne pas mentionner l’utilisation massive de la méthodologie militaire allemande de la part des Turcs afin d’atteindre leur objectif. Le prétexte de la création des groupes armés devient peu à peu un stratagème stratégique. Initialement le prétexte permet la mise en place d’une réaction étatique. Seulement le caractère asymétrique de celle-ci, engendre des réactions de la part de la communauté internationale même si celles-ci ne sont pas assez puissantes pour arrêter le processus génocidaire. Aussi le génocideur, en l’occurrence la Turquie, met en place la technique des déplacements massifs qui exploite les conditions climatiques pour augmenter les frictions internes décrites par Clausewitz dans le cadre d’un mouvement de troupes sur le plan logistique. Ces frictions internes, dans ce cadre divergent, engendrent des pertes considérables sans pour autant être directement accusables. C’est ainsi qu’apparaît la notion de discrétion. Celle-ci va être exploitée à outrance dans le massacre blanc à l’encontre des Pontiques. Le régime stalinien qui a suivi de près l’évolution des Traités de Sèvres, de Lausanne et de Kars a su faire augmenter le rendement de cette technique pour éliminer le peuple ukrainien. Il a créé de toute pièce le risque de création de groupes armés, mis en place les déplacements massifs, séparé la population en catégories afin de créer des frictions internes, politiser l’épuration afin d’éviter les critiques d’ordre racial et interdit toute mention à ce génocide grâce à l’infiltration, l’anthropophagie et l’appareil étatique. Ce génocide a mis en évidence l’intérêt d’absorber la négation du génocide dans la phase de l’extermination. Cette leçon a été extrêmement utile au régime nazi qui a dès le début mis en place un véritable réseau de destruction massive pour apporter, selon ses propres termes, une solution finale à la question juive. Cette fois le génocide était non seulement efficace via le caractère scientifique de la logistique mais de plus discret au point de n’être découvert que plusieurs années après. Dans ce cadre le régime nazi n’avait pas à nier le génocide commis puisqu’il avait tout fait pour effacer toute trace de son existence au fur et à mesure de sa réalisation. Nous voyons à travers cette analyse stratégique des génocides que les génocideurs apprennent les techniques de leurs prédécesseurs afin d’améliorer leur efficacité et leur discrétion. Et ceci dans le but de ne pas avoir à subir les conséquences de leurs actes. Cela prouve la nécessité de l’approche stratégique des génocides afin de comprendre la mise en place historique de leur mécanisme de destruction systématique. La stratégie des génocideurs utilise l’expérience des précédents. Tandis que les justes et les victimes qui se contentent de lutter uniquement dans le cadre de la défense des droits de l’homme, n’incorporent pas ces éléments. Aussi leur combat est inégal. Nous devons donc nous efforcer de trouver les points communs des génocides afin de lutter efficacement contre les bourreaux, afin de mettre en place une véritable jurisprudence qui augmente la puissance de nos armes juridiques. Car c’est en véritables guerriers de la paix que nous devons aborder la lutte contre les génocides, si nous voulons véritablement aider l’humanité à ne pas subir ces crimes. Pour les génocideurs, la stratégie est un luxe qui facilite les choses. Pour les victimes et les justes, c’est une nécessité. Et cela correspond à la nature même de la stratégie qui représente l’unique moyen dont disposent les faibles pour se défendre contre les forts. L’absence de compréhension de cette réalité, est un suicide dont l’humanité n’a que faire. L’humanité aide chaque peuple victime. Seulement cela ne suffit pas. Chaque peuple victime doit aussi l’aider à aider. Telle est le schéma mental que nous enseigne l’analyse stratégique des génocides.
    Análisis estratégico de los genocidios
    N. Lygeros
    Traducción al español de Olga Raptopoulou
    Las víctimas de un genocidio tienden a considerarlo como el único genocidio. Es cierto que el dolor y el horror adquieren tales dimensiones que no permiten un análisis estratégico de los mecanismos que son activados para acertar la exterminación de un pueblo. Pero por mucho que creamos que los genocidios se suceden uno a otro sin que se parezcan, hay puntos comunes sin embargo. Y son, además, estos puntos comunes que cumplen con los criterios de las Naciones Unidas, que nos permiten determinar estos crímenes contra la humanidad como genocidios. Si profundizamos en esta connotación, podemos destacar formas mentales más profundas. En realidad, aparte de nuestros conocimientos en cuanto a la medida de la sistematización, no analizamos la medida de su eficacia. A pesar de que constituye, sin duda, el punto más importante para el genocida. Y, además, este es el punto que integra el genocidio en la historia ya que está relacionado con la idea de la experiencia. Los pueblos que han sufrido genocidios atrapados en su dolor, se enfrentan a grandes dificultades por aislar su genocidio, para localizar y estudiar las líneas directivas del comportamiento bárbaro de los genocidas. Dado que hasta en la barbaridad, hay método. En otras palabras, la sistematización es uno de los rasgos de la noción de genocidio, mientras la eficacia es el núcleo de este método. La meticulosa investigación de los genocidios de los Armenios, de los Assyrο- Caldeos, de los Judíos, de los Ucranianos y de los griegos de Ponto nos muestra que su carácter sistemático va siendo más eficaz. El genocidio de los Armenios se divide en diferentes fases – la hamidiana, la turca nueva, la kemalista- que cada una de las cuáles es más eficaz que la anterior. Basados siempre en el supuesto riesgo de una sublevación que pudiera cuestionar las estructuras estatales, los genocidas están obligados a, como ellos mismos declaran, afrontar el problema desde su raíz. Para ellos, no se trata de una limpieza sino de una real erradicación. En este nivel, ¿cómo no mencionar el uso masivo de la metodología militar alemana en nombre de los turcos en aras de lograr su fin? El pretexto de la formación de grupos armados se está convirtiendo en una maniobra estratégica. En el principio, el pretexto permite la movilización de la reacción estatal. Aunque su carácter asimétrico provoca las reacciones de la comunidad internacional, no son lo suficientemente fuertes como para detener el proceso de genocidio. Así el genocida, en este caso Turquía, implementa la técnica de desplazamiento masivo y aprovecha las condiciones meteorológicas, para aumentar la fricción interna citada por Clausewitz, en el margen de un movimiento de tropas en la cadena de suministro. Esta fricción interna, en este contexto que muestra desviación, conlleva pérdidas importantes, aún cuando no se caracterizan por las directamente culpables. Y de tal manera se presenta la idea de distinción, la cual se aprovechara al máximo en la masacre blanca contra los griegos de Ponto. El régimen estalinista que ha seguido desde cerca la evolución de Tratados de Sévres, Tratado de Lausana, de Kars, supo como aumentar la atribución de esta técnica para exterminar el pueblo ucraniano. Creó por completo el riesgo de la formación de grupos armados, implementó las movilizaciones masivas, separó la población en categorías para suscitar fricción interna, politizó la limpieza con el fin de evitar críticas de carácter recial y prohibió cualquier referencia a este genocidio gracias a la penetración, al canibalismo y a la máquina de Estado. Este genocidio demostró el interés de incorporar la fase de negación del genocidio en la fase de exterminación (mire opus 2494 –Las ocho fases de Stanton). Esta lección fue muy beneficiosa al régimen nazi, lo cual implementó desde el principio una verdadera red de destrucción masiva para dar una solución definitiva, según sus propias palabras, a la cuestión judía. Esta vez, el genocidio no era solo efectivo a través de la cadena de suministro científico, sino también era de carácter discreto, en el punto de que ha sido descubierto solo después de varios años. En este margen, el régimen nazi no necesitaba negar al genocidio que cometió, ya que había hecho todo para borrar gradualmente cada huella de su existencia durante su materialización. Observamos a través de este análisis estratégico que los genocidas aprenden las técnicas de sus predecesores para mejorar la eficacia y su discreción, con el fin de no sufrir las consecuencias de sus actos. Eso demuestra la necesidad del enfoque estratégico de los genocidios como para entender la ampliación histórica del mecanismo de destrucción sistemática. La estrategia de los genocidas utiliza la experiencia de los anteriores. Mientras que los justos y las victimas que están satisfechos de luchar solo en defensa de los derechos humanos no incorporan estos elementos. Por lo tanto su lucha es desigual. Por consiguiente, debemos intensificar nuestros esfuerzos para encontrar los puntos comunes de los genocidios para luchar eficazmente contra los verdugos y así que introducir una legislación que fortalezca nuestro arsenal legal. Debemos llevar a cabo esta lucha contra los genocidios, como verdaderos guerreros de la paz, si queremos realmente ayudar a la humanidad para no sufrir estos crímenes. Para los genocidas, la estrategia es un lujo que hace las cosas más fáciles. Para las victimas y los justos es una necesidad. Y eso representa la esencia misma de la estrategia que es el único medio disponible para los débiles de defenderse de los fuertes. No comprender esta realidad es un suicidio y por ello la humanidad no tiene nada que hacer. La humanidad ayuda a cada pueblo-victima. Aunque no es suficiente. Cada pueblo-victima debe también ayudar a la humanidad para que ayude. Esta es la forma mental que nos enseña el análisis estratégico de los genocidios. 
    Strategic analysis of genocides
    N. Lygeros
    Translated from the French by Paola Vagioni
    The victims of genocide have the tendency to consider it as unique. It must be said that the pain and horror are such that do not permit a strategic analysis of the mechanisms that take place in order to achieve the extermination of a nation. However, even if we believe that genocides follow one another but do not resemble each other, there are common points. And besides, it is these common points that satisfy the criteria of the United Nations, which allow us to qualify these crimes against humanity as genocide. Going even further in this sense, we can promote deeper mental schemata. In reality, despite our knowledge regarding the measure of its systematization, we do not analyze the measure of its effectiveness. Yet it is undoubtedly the most important point for the committer of genocide. And it is this point that binds it to history since it is bound to the notion of experience. The people that have underwent a genocide, trapped in their suffering, face great difficulties in decontextualizing their genocide in order to observe and study the guidelines of the barbaric conduct of the committers because even in barbarity, there is method. It is among others, one of the characteristics of the notion of genocide. Yet it is the effectiveness that is the core of the method. The thorough examination of the genocide of the Armenians, the Assyrian-Chaldean, the Pontians, the Ukranians and the Jews, demonstrates that their systematic character becomes increasingly effective. The genocide of the Armenians itself is composed of several phases - Hamidian, Neo-Turkish and Kemalist - and each one is more effective than the previous one. By always relying on the risk of a revolt capable of undermining the state structures, the committers of genocide endeavor, according to them, to fight against evil at the root. For them, it is not only about eliminating but truly eradicating. At this level, how can we not mention the massive use of German military methodology on behalf of the Turks in order to reach their objective. The pretext for the creation of armed groups slowly becomes a strategic stratagem. Initially the pretext allows the activation of a state reaction. Only the asymmetrical character of the later, causes reactions from the international community even if it is not powerful enough to stop the genocidal process. So the committer of genocide, in this case Turkey, activates the massive displacements technique that exploits climate conditions for increasing the internal frictions described by Clausewitz, in the framework of troop movements on the logistics level. These internal frictions, in this divergent framework, cause considerable losses without being directly held accountable for them. It is in this way that the notion of discretion appears, which will be exploited to the utmost in the “white” massacre against the Pontians. The Stalinist regime, which closely followed the evolution of the Treaty of Sèvres, Lausanne and Kars, knew how to increase the performance of this technique for eliminating the Ukrainian people. It created from scratch the risk of the creation of armed groups, put into effect massive displacements, separated the population into categories in order to create internal frictions, politicized the purification in order to avoid racial critiques and prohibited every mentioning of this genocide thanks to the infiltration, the anthropophagy and the state machine. This genocide brought out the interest to incorporate the negation of the genocide in the extermination phase. This lesson was extremely useful to the Nazi regime, which from the beginning put into effect a true network of massive destruction to bring, according to its own terms, a final solution to the Jewish issue. This time the genocide was not only effective via the scientific character of logistics but moreover it was discrete up to the point that it wasn’t discovered but several years after. In this framework the Nazi regime did not have to deny the committed genocide since it had done everything it could to erase every trace of its existence gradually, during its realization. We see through this strategic analysis of genocides that the committers of genocide learn the techniques of their predecessors in order to improve their effectiveness and their discretion. The aim of this is for not having to go through the consequences of their acts. This proves the necessity for the strategic approach of genocides in order to understand the historical implementation of their systematic destruction mechanism. The strategy of the committers of genocide uses the experience of the previous ones. While the righteous and the victims who confine themselves to fighting uniquely in the framework of defense of human rights, do not incorporate these elements. So their fight is uneven. We have to strive therefore to find the common points of genocides in order to fight effectively against the executioners, in order to establish a true jurisprudence, which will increase the strength of our legal weapons. For it is as true warriors of peace, that we must address the fight against genocides if we really want to help humanity in not suffering these crimes. For the committers of genocide, strategy is a luxury that facilitates things. For the victims and the righteous, it is a necessity. And this corresponds to the nature of strategy, which represents the only way the weak have for defending themselves against the strong. The lack of comprehension of this reality is a suicide that humanity has nothing to do with. Humanity aids every nation-victim. Only this is not enough. Every nation-victim must also help it to help. Such is the mental schema that the strategic analysis of genocides teaches us.
    Стратегічний аналіз ґеноциду
    Н. Лігерос
    Переклад Г. Маслюк
    Жертви ґеноциду мають тенденцію вважати його особливим. Фактом є те, що страждання та жах набирають таких розмірів, які не дозволяють стратегічного аналізу механізмів, що приводяться в дію для винищення якогось народу. Хоча нам здається, що один ґеноцид змінюється іншим, і вони зовсім не подібні між собою, все рівно вони мають спільні точки. Це є якраз ті спільні точки, що відповідають критеріям Об’єднаних Націй і дозволяють нам трактувати ці злочини проти людства ґеноцидом. Якщо торкнутися глибше цього поняття, можемо краще зрозуміти скриті уявні схеми. В дійсності, попри наші знання щодо рівня систематизації ми не аналізуємо рівень результативності. Це є, без сумніву, найважливіший момент для народовбивці. Це є той самий момент, який вписує його в історію, так як є взаємозв’язаний з практичним досвідом. Потерпілі від ґеноциду народи, зациклені на своєму болі, затрудняються виділити свій ґеноцид, щоб виявити і дослідити головну лінію варварської поведінки народовбивця. Навіть варварство має метод. Іншими словами, систематизація є однією з характерних рис ґеноциду, а результативність є ядром цього методу. Детальні дослідження ґеноциду вірмен, ассирохалдеїв, євреїв, українців і понтійців показують нам, що систематичний їх характер стає все результативнішим. ґеноцид вірмен поділяється на різні фази – хамінтянський, новотурецький та кемальський –кожна з яких є результативнішою за попередню. Спираючись завжди на уявну небезпеку повстання, яке могло би поставити під сумнів державний механізм, народовбивці вимушені, як вони кажуть, присікти проблему в корені. Для них мова йде не просто про чистку, але про докорінне винищення. На цьому етапі як не згадати масове застосування турками німецьких військових методів для досягнення їх мети? Видимість створення озброєних груп перетворюється поступово в стратегічний прийом. Спочатку, видимість дозволяє державі відреагувати. Єдине, що асиметричний характер викликає реакцію міжнародної спільноти, хоча вона (реакція) є не настільки сильною, щоб зупинити процес ґеноциду. Таким чином народовбивця, в даному випадку Туреччина, застосовує прийом масових переселень, використовує кліматичні умови для підсилення внутрішнього тертя, як описує Clausewitz, в рамках пересувань військ на рівні постачальної мережі. Ці внутрішні тертя в рамках, що виявляють відхилення, приносять суттєві втрати, хоча не можуть характеризуватися як безпосередні винуватці. Таким чином проявляється ідея дискримінації, яка в майбутньому використається сповна в «білій різні» проти понтійців. Сталінський режим, який впритул слідував рішенням Севрського договору, Конвенцій Лозанни та Карс, знав, як підвищити результативність цього технічного прийому для винищення українського народу. Створив небезпеку формування озброєних груп, застосував масові переміщення, розділив населення за категоріями, щоб викликати внутрішні тертя, заполітизував чистку з метою уникнення критики її расового характеру і заборонив будь-яку згадку про цей ґеноцид через проникнення аґентури, людоїдство та державний механізм. Цей ґеноцид показав корисність об’єднання фази заперечення ґеноциду з фазою повної ліквідації (див. 8 стадій Стантона). Даний урок був дуже корисним для нацистського режиму, який з самого початку створив справжню мережу масового винищення для того, щоб, за його ж словами, дати остаточне рішення єврейському питанню. На цей раз ґеноцид був не тільки результативним в сенсі наукового характеру постачальної мережі, але й делікатним в розумінні, що проявився багато років пізніше. В цих рамках нацистська система не потребувала заперечувати ґеноцид, який вона вчинила, тому що поступово стирала будь-які сліди по мірі його здійснення. Через цей стратегічний аналіз ґеноциду бачимо, що народовбивці вчаться на досвіді своїх попередників для підвищення результативності та делікатності з метою уникнення відповідальності за свої дії. Це доказує нагальність стратегічного підходу до ґеноциду, щоб нам було зрозуміле історичне втілення механізму систематичного винищення. Стратегія ґеноциду використовує досвід попередників. В той час коли справедливі та жертви задовольняються боротьбою тільки і тільки в рамках відстоювання прав людини, не враховуючи існуючий досвід. Тому їх боротьба є нерівною. Треба, отже, активізувати наші зусилля, знайти спільні точки ґеноциду для результативної боротьби проти катів, щоб запровадити закони, які би підсилили існуючий арсенал законів. Ми зобов’язані боротися проти ґеноциду як справжні бійці миру, якщо ми насправді хочемо допомогти людству позбавитися цих злочинів. Щодо народовбивців, стратегія є для них прекрасною підмогою. Для жертв і справедливих – потреба. І це представляє саму природу стратегії, яка є єдиним засобом в руках слабих, щоб захиститися від сильних. Не розуміти цієї реальності – самогубство, де людство не може нічим зарадити. Людство допомагає кожному народу-жертві. Але цього недостатньо. Кожен народ-жертва мусить в свою чергу допомагати людству допомагати. Це є логічна схема, якої нас навчає стратегічний аналіз ґеноциду.
    Στρατηγική ανάλυση των γενοκτονιών
    Ν. Λυγερός
    Τα θύματα μιας γενοκτονίας έχουν την τάση να τη θεωρούν ως τη μοναδική. Είναι γεγονός ότι η οδύνη και η φρίκη παίρνουν τέτοιες διαστάσεις, που δεν επιτρέπουν μια στρατηγική ανάλυση των μηχανισμών που ενεργοποιούνται για να επιτύχουν την εξόντωση ενός λαού. Όμως, έστω και αν πιστεύουμε ότι οι γενοκτονίες διαδέχονται η μία την άλλη χωρίς να μοιάζουν, εν τούτοις υπάρχουν κοινά σημεία. Και είναι, άλλωστε, αυτά τα κοινά σημεία, τα οποία συνάδουν με τα κριτήρια των Ηνωμένων Εθνών, που μας επιτρέπουν να προσδιορίσουμε αυτά τα εγκλήματα κατά της ανθρωπότητας ως γενοκτονίες. Αν προχωρήσουμε ακόμη πιο βαθιά σε αυτή την έννοια, μπορούμε να αναδείξουμε βαθύτερα νοητικά σχήματα. Στην πραγματικότητα, παρά τις γνώσεις μας όσον αφορά στο μέτρο της συστηματοποίησης, δεν αναλύουμε το μέτρο της αποτελεσματικότητάς της. Ενώ αποτελεί, χωρίς αμφιβολία, το σημαντικότερο σημείο για το γενοκτόνο. Και είναι επίσης αυτό το σημείο που την εντάσσει στην ιστορία διότι είναι αλληλένδετη με την ιδέα της εμπειρίας. Οι λαοί οι οποίοι υπέστησαν γενοκτονίες, εγκλωβισμένοι μέσα στον πόνο τους, αντιμετωπίζουν μεγάλες δυσκολίες στην προσπάθειά τους να απομονώσουν τη δική τους γενοκτονία, για να εντοπίσουν και να μελετήσουν τις κατευθυντήριες γραμμές της βάρβαρης συμπεριφοράς των γενοκτόνων. Διότι ακόμα και μέσα στη βαρβαρότητα, υπάρχει μέθοδος. Με άλλα λόγια, η συστηματοποίηση είναι ένα από τα χαρακτηριστικά της ιδέας της γενοκτονίας, ενώ η αποτελεσματικότητα είναι ο πυρήνας αυτής της μεθόδου. Η λεπτομερής εξέταση των γενοκτονιών των Αρμενίων, των Ασσυροχαλδαίων, των Εβραίων, των Ουκρανών και των Ποντίων μάς δείχνει ότι ο συστηματικός τους χαρακτήρας γίνεται ολοένα αποτελεσματικότερος. Η γενοκτονία των Αρμενίων χωρίζεται η ίδια σε διάφορες φάσεις – χαμιντιανή, νεοτουρκική και κεμαλική – που η καθεμιά είναι πιο αποτελεσματική από την προηγούμενη. Στηριγμένοι πάντα στον δήθεν κίνδυνο μιας εξέγερσης που θα μπορούσε να θέσει υπό αμφισβήτηση τις κρατικές δομές, οι γενοκτόνοι είναι αναγκασμένοι, όπως οι ίδιοι ισχυρίζονται, να χτυπήσουν το κακό στη ρίζα του. Γι’ αυτούς, δεν πρόκειται απλώς για εκκαθάριση, αλλά για πραγματική εκρίζωση. Σε αυτό εδώ το επίπεδο, πώς να μην αναφερθούμε στην μαζική χρήση της γερμανικής στρατιωτικής μεθοδολογίας εκ μέρους των Τούρκων προκειμένου να επιτύχουν το σκοπό τους; Το πρόσχημα του σχηματισμού οπλισμένων ομάδων μετατρέπεται σταδιακά σε στρατηγικό τέχνασμα. Αρχικά, το πρόσχημα επιτρέπει την κινητοποίηση της κρατικής αντίδρασης. Μόνο που ο ασύμμετρος χαρακτήρας της προκαλεί τις αντιδράσεις της διεθνούς κοινότητας, αν και δεν είναι αρκετά ισχυρές για να σταματήσουν τη διαδικασία της γενοκτονίας. Έτσι ο γενοκτόνος, σ’ αυτή την περίπτωση η Τουρκία, θέτει σε εφαρμογή την τεχνική των μαζικών μετατοπίσεων και εκμεταλλεύεται τις κλιματικές συνθήκες, για να αυξήσει τις εσωτερικές τριβές όπως περιγράφονται από τον Clausewitz, στο πλαίσιο μιας μετακίνησης στρατευμάτων σε επίπεδο εφοδιαστικής αλυσίδας. Αυτές οι εσωτερικές τριβές, σε αυτό το πλαίσιο το οποίο παρουσιάζει απόκλιση, επιφέρουν σημαντικές απώλειες χωρίς ωστόσο να μπορούν να χαρακτηρισθούν ως οι άμεσα υπαίτιες. Και είναι με αυτόν τον τρόπο που εμφανίζεται η ιδέα της διάκρισης, η οποία θα χρησιμοποιηθεί στο έπακρο στο «λευκό μακελειό» εναντίον των Ποντίων. Το σταλινικό καθεστώς που ακολούθησε από κοντά την εξέλιξη των Συνθηκών των Σεβρών, της Λωζάννης και του Καρς ήξερε πώς να αυξήσει την απόδοση αυτής της τεχνικής για να εξοντώσει τον ουκρανικό λαό. Δημιούργησε εξ ολοκλήρου τον κίνδυνο του σχηματισμού των οπλισμένων ομάδων, εφάρμοσε τις μαζικές κινητοποιήσεις, διαχώρισε τον πληθυσμό σε κατηγορίες για να προκαλέσει εσωτερικές τριβές, πολιτικοποίησε την εκκαθάριση για να αποφύγει κριτικές φυλετικού χαρακτήρα και απαγόρευσε κάθε αναφορά σ’ αυτή τη γενοκτονία χάρη στη διείσδυση, την ανθρωποφαγία και την κρατική μηχανή. Αυτή η γενοκτονία απέδειξε το ενδιαφέρον να ενσωματωθεί η φάση της άρνησης της γενοκτονίας στη φάση της εξολόθρευσης (βλ.opus 2494-Οι οκτώ φάσεις του Stanton). Αυτό το μάθημα υπήρξε ιδιαίτερα χρήσιμο στο ναζιστικό καθεστώς το οποίο από την αρχή εφάρμοσε ένα πραγματικό δίκτυο μαζικής καταστροφής για να δώσει οριστική λύση, σύμφωνα με τα ίδια του τα λόγια, στο εβραϊκό ζήτημα. Αυτή τη φορά, η γενοκτονία δεν ήταν μόνο αποτελεσματική μέσω του επιστημονικού χαρακτήρα της εφοδιαστικής αλυσίδας, αλλά επιπλέον ήταν και διακριτική, με την έννοια ότι δεν είχε ανακαλυφθεί παρά αρκετά χρόνια μετά. Μέσα σε αυτό το πλαίσιο, το ναζιστικό καθεστώς δεν χρειαζόταν να αρνηθεί τη γενοκτονία που διέπραξε, αφού είχε κάνει τα πάντα για να σβήσει κάθε ίχνος της ύπαρξής της σταδιακά κατά την υλοποίησή της. Βλέπουμε μέσω αυτής της στρατηγικής ανάλυσης των γενοκτονιών ότι οι γενοκτόνοι μαθαίνουν τις τεχνικές από τους προκατόχους τους για να βελτιώσουν την αποτελεσματικότητα και τη διακριτικότητά τους, με στόχο να μην υποστούν τις συνέπειες των πράξεών τους. Αυτό αποδεικνύει την αναγκαιότητα της στρατηγικής προσέγγισης των γενοκτονιών για να καταλάβουμε την ιστορική εφαρμογή του μηχανισμού συστηματικής καταστροφής. Η στρατηγική των γενοκτόνων χρησιμοποιεί την πείρα των προηγουμένων. Ενώ οι δίκαιοι και τα θύματα που αρκούνται να αγωνίζονται μόνο και μόνο στο πλαίσιο της υπεράσπισης των ανθρωπίνων δικαιωμάτων δεν ενσωματώνουν αυτά τα στοιχεία. Γι’ αυτό ο αγώνας τους είναι άνισος. Πρέπει, λοιπόν, να εντατικοποιήσουμε τις προσπάθειές μας να βρούμε τα κοινά σημεία των γενοκτονιών για να αγωνιζόμαστε αποτελεσματικά εναντίον των δημίων έτσι ώστε να θεσπιστεί νομοθεσία που να ενισχύει το νομικό μας οπλοστάσιο. Διότι οφείλουμε να διεξάγουμε τον αγώνα εναντίον των γενοκτονιών ως πραγματικοί πολεμιστές της ειρήνης, αν θέλουμε πραγματικά να βοηθήσουμε την ανθρωπότητα να μην υφίσταται αυτά τα εγκλήματα. Για τους γενοκτόνους, η στρατηγική είναι μια πολυτέλεια η οποία διευκολύνει τα πράγματα. Για τα θύματα και τους δίκαιους είναι μία ανάγκη. Και αυτό αντιπροσωπεύει την ίδια τη φύση της στρατηγικής η οποία αποτελεί το μοναδικό μέσο που διαθέτουν οι αδύνατοι για να αμύνονται έναντι των δυνατών. Το να μην κατανοούμε αυτή την πραγματικότητα, είναι μια αυτοκτονία για την οποία η ανθρωπότητα δεν έχει να κάνει τίποτα. Η ανθρωπότητα βοηθά κάθε λαό-θύμα. Μόνο που αυτό δεν αρκεί. Κάθε λαός-θύμα οφείλει επίσης να τη βοηθά να βοηθά. Αυτό είναι το νοητικό σχήμα που μας διδάσκει η στρατηγική ανάλυση των γενοκτονιών.