Rencontre chaleureuse
N. Lygeros
« Près de Césarée, les Turcs assemblent
dans un bâtiment plusieurs enfants.
Ils appellent leurs mères et leur disent de
reconnaître leurs enfants et de les reprendre.
A peine se reconnaissent-ils et poussent-
ils des cris de joie, qu’ils sont surpris
par les flammes. Le bâtiment flambait ! »
Cela faisait des jours que je marchais dans le froid sans maman.
Et l’hiver était trop blanc pour mes pieds.
J’avais perdu mes chaussures dans la nuit.
Et je ne savais pas quand reviendrait le jour.
Alors en voyant maman au seuil de la porte je fondis en larmes.
Cela faisait des jours que je ne pouvais pleurer.
Et les gens étaient trop rudes pour mes yeux.
J’avais perdu mes lunettes dans la nuit.
Et je ne savais pas quand je reverrai le jour.
Alors en apercevant maman au seuil de la porte
je courus à ses pieds.
Nous nous tenions enlacés comme dans le temps
Ses bras bleus étaient tout chauds.
Son front brûlait d’amour.
Je sentais sa chaleur.
Elle m’aimait.
Enfin.
Dieu avait eu pitié de nous.
Il n’avait pas laissé les autres nous crucifier.
Il nous avait permis
de mourir ensemble
bien au chaud.
Chnorakaloutioun