Pensée européenne et cause arménienne
N. Lygeros
La diplomatie turque doit enfin comprendre que tout penseur européen, tout défenseur des droits de l'homme est d'abord Arménien. Si nous retrouvons des références à l'Arménie dans les manuscrits de Leonardo da Vinci, ce n'est pas un hasard. Ce pays a toujours attiré l'Europe. Seulement désormais, son peuple est encore plus important car le génocide des Arméniens de 1915 représente un paradigme dans le domaine des droits de l'Homme. Ses victimes d'une guerre totale sans nom, sont des preuves qui crient dans notre mémoire car les hommes se sont tus.
À présent, nous n'avons plus aucune excuse car nous ne sommes pas en danger direct. Aussi nous nous devons de montrer que la cause arménienne est l'un des constituants fondamentaux de la pensée européenne. Nous avons certes été capables de concevoir la Déclaration des droits de l'Homme. Mais d'autres peuples ont eu à subir les conséquences de sa transgression. Ces innocents ont donné une leçon aux justes. Ils ont donné leur vie afin que des hommes sacrifient la leur à cette cause. Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que nous sommes les enfants de la Déclaration des Droits de l'Homme, nous sommes aussi les parents des enfants victimes du génocide. Car le génocide des Arméniens, le premier du XXème siècle, a modifié notre manière de voir les droits de l'Homme. Il nous a permis de comprendre ce que constitue la réalité d'un crime contre l'humanité.
La diplomatie turque tente par tous les moyens d'exclure les revendications arméniennes comme elle conteste l'existence de Chypre afin de se présenter de façon neutre. Seulement, la pensée européenne n'a pas oublié le passé car il est imprescriptible, mais aussi, car c'est aussi notre passé.
Nous ne voulons pas accepter le génocide de la mémoire, cet autre génocide du système turc. Si nous sommes européens c'est aussi parce que nous sommes aussi Arméniens, car notre propre histoire a été blessée par le génocide de ce peuple. La diplomatie turque aura beau jouer la carte de la nouvelle image, nous gardons en mémoire celles du Petit Illustré de nos ancêtres qui illustraient le massacre à la turque. Comme les enfants devenus grands se rappellent encore des images de l'école, notre mémoire ne peut oublier les victimes du génocide car elle est la continuation de leurs morts. La mémoire peut transcender la mort mais seule la reconnaissance du génocide transcende la barbarie. Si la Turquie ne reconnaît pas le génocide, elle reconnaîtra que nous sommes Arméniens !
À présent, nous n'avons plus aucune excuse car nous ne sommes pas en danger direct. Aussi nous nous devons de montrer que la cause arménienne est l'un des constituants fondamentaux de la pensée européenne. Nous avons certes été capables de concevoir la Déclaration des droits de l'Homme. Mais d'autres peuples ont eu à subir les conséquences de sa transgression. Ces innocents ont donné une leçon aux justes. Ils ont donné leur vie afin que des hommes sacrifient la leur à cette cause. Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que nous sommes les enfants de la Déclaration des Droits de l'Homme, nous sommes aussi les parents des enfants victimes du génocide. Car le génocide des Arméniens, le premier du XXème siècle, a modifié notre manière de voir les droits de l'Homme. Il nous a permis de comprendre ce que constitue la réalité d'un crime contre l'humanité.
La diplomatie turque tente par tous les moyens d'exclure les revendications arméniennes comme elle conteste l'existence de Chypre afin de se présenter de façon neutre. Seulement, la pensée européenne n'a pas oublié le passé car il est imprescriptible, mais aussi, car c'est aussi notre passé.
Nous ne voulons pas accepter le génocide de la mémoire, cet autre génocide du système turc. Si nous sommes européens c'est aussi parce que nous sommes aussi Arméniens, car notre propre histoire a été blessée par le génocide de ce peuple. La diplomatie turque aura beau jouer la carte de la nouvelle image, nous gardons en mémoire celles du Petit Illustré de nos ancêtres qui illustraient le massacre à la turque. Comme les enfants devenus grands se rappellent encore des images de l'école, notre mémoire ne peut oublier les victimes du génocide car elle est la continuation de leurs morts. La mémoire peut transcender la mort mais seule la reconnaissance du génocide transcende la barbarie. Si la Turquie ne reconnaît pas le génocide, elle reconnaîtra que nous sommes Arméniens !
ЕВРОПЕЙСКОЕ МЫШЛЕНИЕ И АРМЯНСКИЙ ВОПРОС
Н. Лигерос
Перевод с греческого Кира Стамболиди
Турецкая дипломатия должна наконец понять, что все европейские мыслители и защитники прав человека являются в первую очередь армянами. Упоминания Армении в рукописях Леонардо да Винчи не являются случайными. Армения всегда привлекала Европу. Однако отныне и впредь армянский народ приобрел особую важность в аспекте того, что геноцид армян 1915 года явил собой новую парадигму в сфере прав человека. Жертвы этой тотальной войны, не имеющей названия, являются свидетельствами, кричащими в нашей памяти, потому как сами эти люди давно молчат. В настоящее время нам нет извинения и прощения, так как мы сейчас не подвержены прямой опасности. Поэтому мы должны показать, что армянский вопрос является одним из фундаментальных компонентов европейского мышления. Мы, безусловно, могли позволить себе принять Декларацию прав человека. Однако другие народы вынуждены были испытать на себе последствия нарушений этой Декларации. Эти невинные жертвы дали нам урок справедливости. Они отдали свои жизни для того, чтобы другие люди пожертвовали своими жизнями изучению этого вопроса. Мы не должны довольствоваться тем, что мы - дети Декларации прав человека, мы также являемся родителями детей-жертв геноцида. Так как геноцид армян, осуществленный в начале 20-го века, трансформировал наш подход к видению прав человека. Он позволил нам понять, что такое преступление против человечества. Турецкая дипломатия пытается всеми способами исключить любые притязания армян, так же как она оспаривает существование Кипра, с тем чтобы представить прошлое в более нейтральном свете. Однако европейская мысль не забыла прошлое, так как это неотъемлемо и так как это также наше прошлое. Мы не приемлем геноцида памяти – нового геноцида турецкой системы. Если мы себя идентифицируем европейцами – это потому, что мы также являемся армянами, так как наша собственная история омрачена геноцидом армян. Турецкая дипломатия может разыгрывать карту нового имиджа Турции, мы же со своей стороны помним картинки из журнала наших предков Petit Illustré, в которых изображалась резня «по-турецки». Как выросшие дети помнят картинки из школьной жизни, так и наша память не может забыть жертв геноцида, ибо память о них является продолжением их смерти. Память может преодолеть смерть, но только признание геноцида может преодолеть варварство. Если Турция не признает геноцид, она тем самым признает, что мы все являемся армянами.
European thought and Armenian cause
N. Lygeros
Translated from French by Ph. Alsina
The Turkish diplomacy must finally understand that any European thinker, any defender of the human rights is foremost Armenian. We do not find references to Armenia in the manuscripts of Leonardo da Vinci merely by chance. This country always attracted Europe. Only from now on its people are even more important because the genocide of the Armenians of 1915 represents a paradigm in the field of the human rights. Its victims of an all-out war without name are evidences shouting in our memory because the men themselves keep silent. For now, we do not have any more excuses because we are not ourselves in direct danger. So we must show that the Armenian cause is one of the fundamental components of the European thought. We were certainly able to conceive the Declaration of the Human Rights. But other people had to endure the consequences of its transgression. These innocents gave a lesson to the righteous. They gave their life so that men sacrifice theirs to this cause. We cannot be satisfied to say that we are the children of the Declaration of the Human Rights, we are also the parents of the children victims of the genocide. Because the genocide of the Armenians, the first of the XXth century, modified our way of seeing the human rights. It enabled us to understand what the reality of a crime against humanity constitutes. The Turkish diplomacy tries by any means to exclude the Armenian claims, as it disputes the existence of Cyprus, in order to appear in a neutral way. But the European thought did not forget the past because it is imprescriptible and also because it is our past. We do not want to accept the genocide of the memory, this other genocide of the Turkish system. If we are Europeans it is also because we are Armenians too, because our own history was wounded by the genocide of these people. The Turkish diplomacy may well play the card of the new image, we keep in memory those of the "Petit Illustré" of our ancestors that illustrated the "massacre à la Turque". As the grown up children still remember images of their school, our memory cannot forget the victims of the genocide, because it is the continuation of their deaths. The memory can transcend death but only the recognition of the genocide transcends barbarousness. If Turkey does not recognize the genocide, it will recognize that we are Armenians !